Á partir du 1er janvier, ticket train métro, tarif unique à 2,5 ou 2 euros si Passe liberté (gratis, après ouverture compte)
La sim-pli-fi-ca-tion ! Voilà l’objectif principal de la réforme tarifaire qu’Île-de-France Mobilités (IDFM, l’autorité organisatrice des transports régionaux) va mettre en place à partir du 1er janvier 2025. Qualifiée de véritable « révolution billettique » par Valérie Pécresse, présidente de la région, aussi à la tête de l’organisme, cette réforme devrait mettre un terme à l’incroyable maquis tarifaire encore en vigueur pour les 4 millions d’usagers occasionnels du réseau qui ne possèdent pas d’abonnement Navigo et qui achètent des tickets à l’unité (ou par carnet de 10) pour sillonner l’Île-de-France.
Pas de souci s’ils n’utilisent que les bus, le métro ou les RER sans sortir de Paris. Pour l’instant un ticket T +, à 2,15 euros l’unité (hors période olympique) suffit. Mais en cas de voyage au-delà du périphérique, les choses se compliquent. Il leur faut acheter un ticket OD (origine-destination), en version papier uniquement, et dont le prix varie en fonction de la distance parcourue. De 3,20 euros pour les gares les plus proches de la capitale jusqu’à un plafond de 5 euros maximum par trajet, depuis la mise en place d’un bouclier tarifaire en mars 2022.
« Le résultat, ce sont des dizaines de milliers de formules de prix différentes, des pièges tarifaires avec des villes où le prix du ticket diffère selon que l’on s’y rende en métro ou en RER, des villes à cheval sur la zone 2 et 3… », rappelle-t-on IDFM. D’où les changements annoncés.
Plus que deux types de billets à tarif unique
La réforme billettique, programmée dans trois mois, a été conçue pour faire disparaître cette usine à gaz selon la logique du « tarif unique » et de l’égalité de traitement de tous les usagers, déjà en vigueur pour le passe Navigo, dézoné depuis 2015. Oubliés le ticket T + et les innombrables tickets OD. En 2025, ils seront remplacés par deux types de tickets, à prix fixe quelle que soit la distance parcourue.
Le premier, utilisable dans le métro parisien, dans les RER d’un bout à l’autre des lignes et dans les trains de banlieue toutes zones, sera au prix unitaire de 2,50 euros. Le second, utilisable dans les bus de Paris comme de grande couronne et sur les lignes de tramway, coûtera 2 euros par trajet. L’achat du ticket de bus au chauffeur restera au prix de 2,50 euros (pour dissuader les usagers d’opter pour cette solution) mais les trajets dans les bus « longue » distance, qui nécessitent pour l’instant la validation de 2 billets, ne coûteront plus qu’un ticket à 2 euros en 2025.
La fin du carnet de 10
Ces nouveaux titres de transport, qui devraient rester disponibles en format papier à l’unité au moins jusqu’à la fin de l’année prochaine, pourront aussi être stockés sur un passe Navigo Easy. Ce porte-monnaie électronique qui n’autorise pour l’instant que l’achat de ticket T + pourra désormais contenir indifféremment des tickets de métro-RER-train à 2,50 euros et bus-tram à 2 euros.
Mais ce badge, très pratique pour les visiteurs, devrait devenir moins intéressant pour les Franciliens, puisque la « ristourne » octroyée en cas d’achat de tickets par carnet de 10 (1,73 euro l’unité) disparaîtra avec la réforme. « Il n’y aura plus de carnets de 10 tickets », insiste IDFM.
Le vrai coup de pouce au passe Liberté +
Pour bénéficier de tarifs incitatifs, l’autorité organisatrice des transports recommande aux usagers de passer à la formule Liberté +. Cette carte de post-paiement, disponible gratuitement après une ouverture de compte sur le site d’IDFM (comme un abonnement Navigo), permet à ses utilisateurs de s’affranchir de l’achat de tickets et de ne payer que les trajets effectués par prélèvement automatique le mois suivant leur réalisation.
Jusqu’à présent utilisable uniquement pour des trajets dans Paris intra-muros (et dans les bus), la formule du Liberté + sera étendue à l’ensemble de l’Île-de-France après l’instauration des billets à tarif unique… et avec des tarifs aménagés. Le trajet à 2,50 euros sera ainsi facturé 1,99 euro aux titulaires du passe Liberté +. Le futur billet bus-tram à 2 euros coûtera lui seulement 1,60 euro s’il est réglé par Liberté +.
Autre avantage de cette formule de post-paiement : les correspondances, entre bus et tram, mais aussi entre bus et métro ou RER, sont offertes. De quoi faire plonger le coût d’un trajet de lointaine banlieue à lointaine banlieue en passant par une correspondance en bus parisien de 7,15 euros actuellement (5 euros de RER, plus 2,15 euros de ticket de bus) à seulement 1,99 euro pour un abonné Liberté +.
Une baisse des recettes de 30 millions d’euros ?
Les voyageurs occasionnels qui n’effectuent que des trajets dans Paris — ils seraient quotidiennement près d’un million — vont, eux, voir leur budget transports augmenter l’an prochain. Le coût du ticket passant de 2,15 euros (ou 1,73 euro par carnet de 10) à 2,50 euros. Mais les 3 millions d’autres usagers occasionnels qui achetaient des tickets OD — jusqu’à 5 euros pour les longues distances — seront, eux, tous gagnants.
La réforme billettique devrait donc entraîner mécaniquement une baisse de recettes, évaluée par IDFM à 30 millions d’euros par an (soit 0,7 % des recettes totales de billetterie). Du moins si la fréquentation des transports n’évoluait pas. « Les nouveaux tarifs, avantageux pour les usagers de grande couronne, vont inciter plus de monde à prendre les transports en commun », indique IDFM. « La réforme sera autofinancée », insiste Valérie Pécresse.
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