Les bonnes manières, comment recevoir à la française
Lien vers l'émission de radio, à la fin de l'article
Jacqueline Queneau est historienne. Elle vient de publier « Comment recevoir à la française ? » (Editions La Martinière), un guide de savoir-vivre. Des règles apparues au XVIIe sous le règne de Louis XIII. Une information que l’on tient de Robert Muchembled qui a écrit La société policée, politique et politesse en France du XVIᵉ au XXᵉ siècle, livre publié en 1998. Selon lui, ce savoir-vivre à la Française serait apparu au moment même où s'enclenchait le processus de civilisation des mœurs, aux XVIe et XVIIᵉ siècle.
Le premier guide de bonnes manières date de 1530
Erasme publie un petit traité de savoir-vivre à l'usage des enfants. Le philosophe néerlandais l’écrit à l'attention d'Henri de Bourgogne. On trouve des conseils comme : « Le regard doit être doux, respectueux et honnête », « Se lécher le bord des lèvres en allongeant la langue est tout à fait inepte » ou « S’éplucher continuellement la tête devant quelqu’un n’est pas du tout convenable » ou encore : « Si tu as envie de vomir en public, éloigne-toi un peu. »
Beaucoup plus près de nous, Bourdieu écrit La Distinction paru en 1979. Pour le sociologue, cet art du savoir-vivre n'est pas qu'une série de règles à suivre dans un manuel. Elles dépendent de qui nous sommes, d'où nous venons, de notre classe sociale, de nos moyens, de ce que nous avons appris et du temps aussi que nous avons à consacrer. Alors, est-ce que nous sommes en manque de règles de savoir-vivre ? Est-ce qu'elles peuvent s'appliquer à tous de la même manière ? Ou est-ce que c'est Bourdieu qui a raison ? Est-ce que les bonnes manières sont en train de se perdre ou est-ce qu'au fond, tout ça, c'est du passé et c'est désuet ?
À quoi servent-elles ? À être à l’aise partout, à se glisser dans tous les milieux. Et d’après l’historienne contrairement à une idée reçue, elles ne se perdent pas tant que ça. L’inconvénient ? Il faut les connaître. L'argument massue que donne Jacqueline Queneau dans ses conférences : « Quand ils sont chez eux, les gens font ce qu’ils veulent, mais il faut que cela devienne des gestes complètement intégrés et connus pour le jour où vous êtes reçus par le chef de service, par le général, par le PDG. Qu’ils sachent tenir la fourchette, le couteau sans déroger aux usages. »
« A la Française »
En France, lorsqu’on dresse la table, la fourchette a les dents contre la nappe, tandis qu’en Angleterre, c’est l’inverse. Pourquoi ? « Les Anglais rapportaient des Indes de l’acajou, qu’ils ne cachaient pas sous des nappes… Mais les choses évoluent. Le standard international est à la fourchette avec les dents en l’air. Tout comme vous ne remettez pas vos couverts sur la table, quand vous avez terminé. Vous les mettez maintenant dans l’assiette. »
Le vin
« Normalement, c'est l'homme qui sert le vin par la droite de chaque convive. Il ne dit rien, sauf qu’il tourne l'étiquette vers le convive, et discrètement à ceux qu’il sait qu'ils sont amateurs de vin, il glisse à l'oreille : « Là, je te sers un Aloxe-Corton ». Ensuite, lorsque tout le monde déguste, et s’extasie, le maître de maison dit ce que c’est. »
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/zoom-zoom-zen?search=comment%20recevoir%20francaise
La suite (le genre et le savoir-vivre, quand commencer à manger lorsqu'on est invité...) est à écouter...
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