Anna Guérin et le Coquelicot, the poppy lady Coquelicot, et bleuet Suzanne Leenhardt et Charlotte Malleterre,
Le port du coquelicot est inspiré d’un poème d’un médecin militaire canadien, le capitaine John McCrae, qui mentionne en 1915 la fleur rouge dans son texte, et qui est le premier à faire allusion au coquelicot comme symbole du souvenir.
Le 9 novembre 1918, Monia Michael, enseignante américaine émue par ce poème prend l’engagement de porter un coquelicot comme un signe du souvenir pour tous ceux qui sont morts.
Toutefois, c'est une Française, Anna Boulle, qui a l'idée d'associer ce symbole à une œuvre de solidarité. Elle promeut le coquelicot dès 1920 dans presque tous les pays du Commonwealth, et propose de vendre, à l'occasion de l'anniversaire de l'Armistice, des coquelicots en tissus faits à la main, afin de recueillir de l'argent pour les orphelins de guerre. Le destin de cette institutrice n’est pas commun, elle divorcera deux fois et mènera sa vie d’un continent à l’autre.
Anna Boulle est née le 3 février 1878 à Vallon-Pont-d’Arc. Elle est admise en 1892 et rentre à l’école supérieure de Largentière. Le 6 novembre 1897, Anna épouse, à Vallon, Paul Rabanit et devient institutrice à Madagascar. Elle divorce le 15 avril 1907. Puis, le 17 octobre 1910 elle se remarie à Vallon avec Eugène Guérin.
En 1911, elle part pour le Royaume-Uni comme enseignante au sein de l’Alliance française. Elle intervient dans des établissements publics et privés comme conférencière. Dès 1914, ses conférences sont données au profit de la Croix-Rouge, puis pour les veuves et les orphelins.
La notoriété d’Anna Guérin n’est plus à prouver, elle organise des collectes de fonds à travers les États-Unis, le Canada… en faisant vendre des coquelicots fabriqués en France.
Dans la délibération du conseil municipal de Vallon-Pont-d’Arc, du 31 octobre 1920, on note que la mairie a reçu un don de 2 500 francs, adressé par la Ligue américaine française, aux orphelins de guerre de la commune sur les indications d’Anna Guérin. Elle ouvre en France des petits ateliers de fabrication de coquelicots en soie, qui poursuivent leur activité jusqu’en 1926.
En 1921, depuis New York, Anna Guérin formule l'idée d'une Journée du coquelicot calquée sur la date anniversaire de l'armistice. Depuis, dans tous les pays du Commonwealth, le « Poppy » (coquelicot) symbolise le sacrifice et le souvenir de la Première Guerre mondiale et l’armistice du 11 novembre est appelé le « Poppy Day » (jour du Coquelicot).
Peu à peu, l’envie d'oublier le douloureux passé qui caractérise les années folles pousse dans l’ombre les figures associées à la guerre. Anna Guérin rentre dans l'anonymat et entame une nouvelle carrière d'antiquaire. Elle s’éteint à Paris le 16 avril 1961 et est enterrée à Vallon-Pont-d’Arc, le 20 avril 1961.
Anna Boulle est aujourd'hui davantage connue dans le monde anglo-saxon que dans son pays natal, pourtant elle mérite d'être honorée pour son action décisive dans la prise de conscience du devoir de solidarité à l'égard des anciens combattants et des victimes de guerre.
Les hommages se multiplient : le 4 juillet 2021, une plaque a été inaugurée au Canada pour la commémoration du centième anniversaire du coquelicot.
La même année, Claude Vigouroux, directeur de l’Office départemental des anciens combattants de Vendée, écrit La Dame au coquelicot, le roman vrai d’Anna Guérin (1878-1961)
et fait noter le 8 mai 2021 son nom sur une place à Aubigny-sur-Nère, cité franco-écossaise de Sologne.
Le maire de Vallon-Pont-d’Arc, Guy Massot, tient à mettre à l’honneur cette ancienne vallonaise le 8 mars 2022. En présence de ses descendantes, un recueillement a lieu devant sa tombe avec dépôt d’une gerbe par les Anciens Combattants d’Ardèche, avant d’inaugurer une plaque commémorative sur sa maison natale au 19 rue du Mas des Aires dans le village.
Dans la revue Rencontres avec le passé, année 1922, les Amis de l’histoire de la région de Vallon, Andrée Chante met particulièrement en lumière le parcours hors du commun d’Anna Boulle.
https://archives.ardeche.fr/documents-du-mois/document-la-dame-aux-coquelicots-injustement-oubliee-80/8/n:244
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Gu%C3%A9rin
https://monarchiebritannique.com/blog/histoire/140-anna-guerin-la-french-lady-du-poppy
Parallèlement, deux infirmières parisiennes, travaillant à l'institution des Invalides, Suzanne Leenhardt et Charlotte Malleterre, lancent la fabrication de bleuets en tissu et papier auprès des pensionnaires de l'établissement, que sont les blessés et mutilés de guerre. Avec le coquelicot, le bleuet est l'autre fleur des champs persistant à pousser en dépit des bombardements ; elle rappelle aussi la couleur de l'uniforme des Poilus... C'est le début de l'Oeuvre nationale du Bleuet de France, rattachée aujourd'hui à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG).
l'appétit de vivre et l'envie d'oublier le douloureux passé qui caractérise les Années folles pousse dans la coulisse les figures associées à la guerre. Donc Anna Guérin, qui rentre dans l'anonymat et qui entame une nouvelle carrière d'antiquaire, se partageant entre la France, où elle se fournit en marchandise, et New-York, où elle l'écoule. Durant la seconde guerre mondiale, elle se voit dans l'obligation de se rappeler au bon souvenir des Américains, qui célèbrent le souvenir de Moïna Michael en lui imputant l'origine du charity business autour du coquelicot : le 11-Novembre, les collectes du Poppy, c'est elle, et personne d'autre !
Le 16 avril 1961 à Paris, Anna Guérin meurt dans l'anonymat le plus complet, au point qu'à ce jour, son lieu de sépulture demeure inconnu.
elle mérite d'être honorée pour son action décisive dans la prise de conscience du devoir de solidarité à l'égard des anciens combattants et des victimes de guerre.
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